Category Archives: Jeunes enfants

Pas d’écran avant 3 ans !

Mardi soir 20 février 2024 j’étais à Dunkerque (59) pour intervenir, à l’invitation de la Direction de l’enfance de la Ville de Dunkerque, devant une cinquantaine de mamans, d’assistantes maternelles, de spécialistes de la PMI, etc. pour parler des conséquences des écrans sur les enfants de moins de trois ans. D’après une étude sur le temps d’écrans des enfants entre 2 et 5 ans, les enfants français de 2 ans passent en moyenne 48 minutes par jour devant un écran, essentiellement la télévision. Selon une autre étude, 23% des enfants de 0 à 3 ans prennent leur repas devant un écran. Or, tous les spécialistes recommandent de ne pas exposer un enfant à un écran avant l’âge de 3, voire 6 ans. « Toutes les études montrent que les écrans non interactifs (télévision et DVD) devant lesquels le bébé est passif n’ont aucun effet positif, mais qu’ils peuvent au contraire avoir des effets négatifs : prise de poids, retard de langage, déficit de concentration et d’attention, risque d’adopter une attitude passive face au monde. » Source : Académie des Sciences)

(sur la photo ci-dessous, prise avant mon intervention à la Bourse aux associations de Dunkerque, les visages ont été flouttés)

Visioconférence demain soir, jeudi 7 mai 2020 : « Impact des écrans sur les jeunes enfants et comment les protéger des contenus inappropriés »

Il reste quelques places pour la visioconférence que je donnerai demain soir, jeudi 7 mai 2020, à 20H30, à l’invitation d’une association familiale, sur le thème « l’Impact des écrans sur les jeunes enfants et comment les protéger des contenus inappropriés ». 


Retirez votre invitation sur : https://bit.ly/visiojeunes

Participation libre

Les vidéos de la table-ronde consacrée à l’impact des écrans sur les enfants de moins de trois ans

Les vidéos de la table-ronde consacrée à l’impact des écrans sur les enfants de moins de trois ans que j’avais animée le samedi 24 novembre 2018, à l’Institut Mutualiste Montsouris (IMM) sont en ligne : https://iledefrance.mutualite.fr/actualites/colloque-avant-3-ans-maitrisons-les-ecrans-le-bilan/

Cette table-ronde, organisée par la Mutualité Française Ile-de-France, a tenté de répondre aux questions des parents de jeunes enfants :

– Quelles sont les étapes du développement de l’enfant entre 0 et 3 ans ?

– Quelle place les écrans occupent-ils dans la vie des jeunes enfants et des adultes qui les entourent ?

– Quels sont les risques d’une surexposition aux écrans ?

– Les écrans ont-ils des avantages ?

https://iledefrance.mutualite.fr/actualites/colloque-avant-3-ans-maitrisons-les-ecrans-le-bilan/

Télé-réalité, journal télévisé, publicité à la télé… Quels conseils pour les parents ?

• A quel âge peut-on mettre un enfant devant un écran ?

Ce n’est pas avant deux ans qu’un enfant possède les capacités intellectuelles, en particulier en termes de concentration, nécessaires à l’établissement d’une relation saine avec un écran quel qu’il soit. Et à cet âge, un enfant ne doit pas être laissé seul devant la télévision ou une tablette, car on ne sait pas ce qui peut lui faire peur.

• Les trois principaux problèmes que pose la télévision :

L’exposition à des contenus inappropriés (images violentes ou pornographiques) n’est plus un risque si les parents et les personnes qui gardent les enfants (baby-sitters, grands frères, grandes sœurs…) respectent la signalétique utilisée par les chaînes de télévision, à la demande du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel). Les trois principaux dangers sont, selon moi :

• de passer trop temps devant la télévision ;

• de la regarder à un moment inapproprié pour le sommeil ou la concentration de l’enfant ;

• et, enfin, l’accoutumance à la publicité.

De 7H du matin à 20H le soir, presque toutes les émissions – à l’exception des journaux télévisés – sont «regardables» par des enfants. Mais s’ils y passent trop temps, cela se fera au détriment d’autres activités (jouer avec des petits objets qui amènent les enfants à explorer l’espace autours d’eux, ennui qui oblige à faire travailler son imagination, sports et devoirs pour les plus grands…) indispensables au bon développement des enfants.

Dans un monde idéal, il ne faudrait surtout pas exposer les enfants à la télévision avant de partir à l’école, car on sait que cela nuit à leur capacité de concentration, et le soir après le dîner, pour préserver la qualité de leur sommeil.

Enfin, il faut expliquer aux enfants, même tout petits, que la publicité «veut te faire croire que tu as besoin de ce produit pour être heureux, alors que ce n’est pas vrai».

• Profitez du replay :

De plus en plus de chaînes proposent des applications sur tablettes et smartphones pour prolonger encore l’expérience télévisuelle de façon interactive, par exemple, en facilitant les échanges sur les réseaux sociaux.

Selon moi, le principal risque est qu’un enfant se sente obligé, pour profiter de ces gadgets sociaux, de regarder une émission en direct, diffusée le soir, alors que cela va diminuer la qualité de son sommeil sur au moins deux jours : il va se coucher plus tard que d’habitude le samedi soir, par exemple, va mécaniquement décaler son heure d’endormissement le dimanche soir, mais devoir se réveiller le lundi matin pour se rendre à l’école et traîner cette fatigue toute cette journée, avec les risques d’irritabilité et les difficultés de concentration que cela implique.

Les parents doivent résister à la demande de leurs enfants qui vont vouloir regarder les émissions en direct pour profiter des médias sociaux.

Ils doivent, au contraire, obliger leurs enfants ou pré-adolescents à regarder leurs émissions préférées en «replay», par petits morceaux (la fameuse demi-heure d’écrans par jour) et le week-end, ou en semaine, à un moment de la journée (entre 17H et 19H) qui ne nuise pas à leur concentration ou à la qualité de leur sommeil.

• la télé-réalité :
Les programmes de télé-réalité ont beaucoup de succès auprès des jeunes. En mars 2013, la mort dramatique d’un candidat dans une émission de télé-réalité a brutalement rappelé aux adultes et aux enfants une réalité souvent refoulée, car gênante : les candidats qui participent à ces émissions endurent des souffrances physiques ou psychologiques. A cause de cette réalité niée, certains enfants peuvent croire que « faire mal » (harcèlement moral, bagarre…) ne fait pas si mal que cela, finalement…

D’autre part, ces émissions renforcent un travers de l’enseignement pratiqué dans les écoles, les collèges et les lycées français : le culte de la performance et de l’individualisme. Le comble étant sans doute Koh-Lanta, où le vainqueur doit forcément trahir ses coéquipiers. Or ce culte de la performance individuelle va à l’encontre des qualités désormais recherchées par les entreprises, qui ont besoin de salariés capables de changer régulièrement d’équipes pour travailler sur des projets différents. Les pays scandinaves l’ont très bien compris : là-bas, des réseaux sociaux sont utilisés par les collégiens et les lycéens pour faire leur devoir ensemble, en équipes.

• le journal télévisé :

Selon moi, un enfant de moins de onze ans n’est pas armé pour regarder un journal télévisé, en termes de compréhension des enjeux et de résistance à la violence de certaines images. Et après onze ans, le journal télévisé doit être regardé avec les parents, pour que ces derniers partagent leurs commentaires avec leurs enfants. Et surtout pas pendant les repas, qui doivent rester un moment de convivialité et de discussion.

Je me rappelle être arrivé la veille d’une série d’interventions devant des élèves en province. J’ai été invité à dîner par la responsable de l’association des parents d’élèves dans sa famille. Nous avons mangé devant la télé. Au moins, je savais pourquoi je venais…

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Télé, ordi, jeux vidéo… : conseils pour les enfants du primaire

Je suis intervenu la semaine dernière à Modane (73), à la demande du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) et de la mairie de cette ville, sur le thème du bon usage des écrans : le jeudi dans la journée devant tous les collégiens et, le soir, devant les parents, les enseignants et les éducateurs ; le vendredi matin devant tous les élèves du primaire.

Les écrans peuvent constituer de formidables « fenêtres sur le monde ». Mais peuvent aussi poser un certain nombre de problèmes. Il faut en avoir conscience pour pouvoir, dès que possible, entamer un dialogue constructif avec ses enfants et prendre quelques mesures préventives.

Plusieurs professeurs des écoles m’ont demandé de publier les conseils que j’ai proposés pour les enfants de CP, CE1, CE2, CM1 et CM2, afin de pouvoir ensuite transmettre cette liste aux parents. La voici :

• pas d’ordinateur, de console de jeux ou de télévision dans les chambres des enfants. L’écran, quel qu’il soit, doit être dans une pièce commune où les parents peuvent voir ce qui se passe et réguler l’utilisation par les enfants ;

• l’idéal, à cet âge, est moins d’une heure – si possible une demi-heure – d’écrans (ordinateur ou jeux vidéo ou télévision) au total par jour ; les enfants du primaire doivent jouer, faire du sport, lire, se promener…

• votre enfant dit qu’il s’ennuie et réclame de pouvoir regarder la télévision ? Laissez-le seul quelques minutes et vous aurez la bonne surprise de le voir faire fonctionner son imagination pour trouver une occupation…

• pas d’écran (ordinateur, jeux vidéo, télévision…) le matin avant l’école ou le soir après le dîner. Les enfants sont très sensibles à l’énergie qui se dégage des images (enchaînement rapide des séquences, bande sonore plus forte, dispute entre les personnages d’un dessin animé…), l’emmagasinent et se retrouvent excités au début des cours ou au moment de s’endormir.

• ne laissez pas seul un enfant devant un écran : on ne sait pas ce qui peut lui faire peur. Par exemple, une scène qui nous semble tout à fait banale dans un dessin animé peut lui rappeler un mauvais souvenir et provoquer une forte émotion chez lui. Si un adulte ne se trouve pas à proximité, l’enfant ne pourra pas évacuer ses sentiments par la parole.

• respecter les pictogrammes et le bon sens ! Le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) a mis au point une classification pour indiquer si telle ou telle émission est visible par des enfants de tel ou tel âge. La classification PEGI propose des jeux vidéo adaptés à tel ou tel âge. Enfin, à titre personnel, j’estime que les enfants de moins de 11 ans ne disposent pas de la maturité intellectuelle et affective nécessaire pour regarder les journaux télévisés.

• prévenez vos enfants qu’ils peuvent rencontrer des contenus qui les mettront « mal à l’aise ». Que cela peut arriver à n’importe qui, que ce ne sera pas de leur faute et qu’ils ne doivent surtout pas hésiter à en parler à un adulte (parent, grand parent, enseignant…), là encore pour qu’ils puissent se libérer par la parole.

• enfin, n’oubliez pas de mettre en garde vos enfants contre la publicité. Par exemple, en les prévenant que « la publicité veut te faire croire que tu as besoin de cet objet pour être heureux, alors que ce n’est pas vrai. »

Ces conseils sont une synthèse des recommandations recueillies auprès des spécialistes (psychiatres, pédopsychiatres, sociologues, spécialistes des images…) interrogés lors de la rédaction de mes ouvrages consacrés à l’impact des écrans sur les enfants et parus aux éditions Télémaque :

Les enfants face aux écrans

Les 90 questions que tous les parents se posent : Internet, téléphone mobile, jeux vidéo

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