Category Archives: Fausses nouvelles

Nouvelle édition de « Pourquoi vos enfants devraient vite quitter les réseaux sociaux »

Une très bonne nouvelle pour commencer l’année 2024 : devant le succès de mon livre « Pourquoi vos enfants devraient vite quitter les réseaux sociaux », sorti en juin 2023, les éditions Télémaque viennent de le réimprimer, dans une version actualisée, disponible en ligne ou en librairie.

L’influence des TikTok, Instagram et autres Snapchat sur nos enfants va être au cœur de l’actualité en 2024 :

• le 24 octobre 2023, 33 États américains ont porté plainte contre Facebook et Instagram, les accusant de rendre les enfants et les adolescents dépendants, au détriment de leur santé mentale et physique. Une instruction visant TikTok pour des faits similaires est également en cours dans l’État de Californie1 ;

• et le 25 octobre 2023, un rapport du Parlement européen a mis en garde contre la nature addictive des réseaux sociaux, dont l’impact sur les enfants et les adolescents est jugé très préoccupant2.

Retrouvez la bibliographie et autres notes de mon livre sur https://nosenfants.fr/2023/10/11/reseaux-sociaux-biblio-et-notes-de-fin/

Le paramétrage des profils sur les réseaux sociaux sera régulièrement mis à jour sur https://bit.ly/ParaSocialNetworks

  1. voir mon article dans Les Échos à ce sujet et la plainte des États américains ↩︎
  2. voir mon article dans Les Échos à ce sujet et le rapport provisoire de la Commission IMCO (marché intérieur et consommateurs) du Parlement européen : Addictive design of online services and consumer protection in the EU single market ↩︎

Harcèlement, influenceurs, fake news… : les réseaux sociaux face aux exigences de la régulation

À l’occasion de la sortie de mon livre « Pourquoi vos enfants devraient vite quitter les réseaux sociaux », je suis intervenu plusieurs fois dans les médias

Le 30 mai 2023 sur France Info TV pour parler du Twitter qui a quitté le « code de bonnes pratiques en matière de désinformation » de l’Union européenne
Le 2 juin 2023 sur BFM pour parler du harcèlement sur les réseaux sociaux

Sur BFM le 3 juin 2023, pour expliquer pourquoi il était difficile d’obtenir une réponse rapide des réseaux sociaux en cas de cyber-harcèlement

Sur TV5 Monde le 12 juin 2023 pour parler de la régulation des influenceurs sur les réseaux sociaux
Sur Sqool TV le 12 juin 2023 pour parler du cyber-harcèlement

ChatGPT : le grand bluff de l’intelligence artificielle

Très utilisée par les collégiens et les lycéens qui lui accordent une confiance aveugle, cette intelligence artificielle aligne des mots qu’elle ne comprend pas. Surtout, elle n’hésite pas, pour sembler crédible, à inventer des sources.

Nous connaissons tous autour de nous, un préadolescent ou un adolescent qui utilise l’algorithme d’intelligence artificielle ChatGPT pour rechercher de l’information ou pour lui demander de rédiger ses devoirs à sa place…

Que faut-il penser de cet agent conversationnel (“chatbot” en anglais) avec qui discuter est aussi fluide qu’avec un être humain, ce qui le rend très séduisant ?

Au premier abord, les capacités intellectuelles de ChatGPT sont étonnantes : ses réponses semblent constituer d’excellentes synthèses, rédigées sans faute d’orthographe, ni de grammaire.

Mais à y regarder de plus près, ce n’est que du bluff. La machine aligne les mots sans comprendre ce qu’elle dit: 

  • elle se répète souvent au sein d’un même texte
  • elle adopte un ton soi-disant objectif car ne prenant pas partie, mais dont l’inhumanité permet assez rapidement de repérer ses créations 
  • elle ne cite pas ses sources, ce qui laisse la porte ouverte à tous les abus possibles.
  • pire, elle invente des sources qui n’existent pas !
  • elle n’apprend pas de ses erreurs.
  • elle est même très instable dans ses réponses. 

Exemple ! 

J’ai interrogé plusieurs fois ChatGPT sur un sujet que, par définition, je connais bien, :  « Qui est Jacques Henno ? ». Tantôt il me répond qu’il ne me connaît pas, tantôt il affirme que je suis déjà mort mais que j’étais un bon journaliste, plutôt spécialisé dans la défense de la langue bretonne, tantôt que j’ai été journaliste mais aussi fonctionnaire au ministère de la Justice… Après quatre ou cinq tentatives et que j’ai rectifié toutes ses erreurs, l’algorithme parvient enfin à rédiger ma biographie et à en souligner les points importants. 

Mais si je lui pose la même question quelques jours plus tard, patatras, tout est à refaire…

Paradoxalement, cette incapacité à se remettre en cause est à la fois rassurante et inquiétante : 

  • rassurante, car cela signifie qu’il est impossible de manipuler ChatGPT pour lui inculquer des fausses informations ;
  • inquiétante, car il semble difficile de rectifier une erreur, une fois qu’elle a été introduite dans la mémoire – en réalité les données d’apprentissage – de la bestiole. Il y a là une impasse que les développeurs d’OpenAI, l’entreprise californienne à l’origine de ce programme, vont devoir résoudre.

Surtout, surtout, cet algorithme n’a aucun scrupule à inventer des sources qui n’existent pas (voir ci-dessous les saisies d’écran de mes échanges avec l’algorithme), ce qui est très facilement vérifiable : il suffit de cliquer sur les liens proposés pour se rendre compte qu’ils ne débouchent sur aucun site. Je vous invite à en faire vous même l’expérience :

Pas sûr qu’un enfant de 10 ans se comporte aussi bêtement.

Bref, ChatGPT ne constitue pas une source d’information fiable.

Les élèves peuvent toutefois l’utiliser de façon intelligente pour : 

  • s’autocorriger : il est en effet possible de demander à ChatGPT de mettre en avant les fautes commises dans un programme informatique ou dans un texte, que celui-ci soit en français, en anglais ou en allemand. Cette faculté de ChatGPT, associée à la reconnaissance de texte que proposent les appareils photos des smartphones les plus récents, permet même d’auto corriger des devoirs manuscrits.

Surtout, les enseignants pourraient profiter de l’engouement suscité par ChatGPT pour inviter leurs élèves à engager une réflexion sur l’intelligence artificielle, à partir de quelques questions simples  : 

  • quelles sont les sources utilisées par ChatGPT ?
  • comment écrit-il ses textes ?
  • quelles sont les meilleures utilisations possibles de cet agent conversationnel ?
  • qu’espèrent les entreprises américaines qui investissent des milliards de dollars dans le développement d’algorithmes d’intelligence artificielle, comme Microsoft et Google, mais aussi Meta, la maison-mère de WhatsApp et Instagram, deux des réseaux préférés de nos jeunes…
Réponse de ChatGPT à la question : « Qui est Jacques Henno ? ». La biographie semble cohérente, mais tout est faux : date de naissance, employeurs, publications, engagements politique ou associatif…
Les sources mentionnées semblent véridiques : les sites existent mais pas les pages indiquées !
ChatGPT ne se laisse pas démonter et invite ses utilisateurs à vérifier les informations qu’il fournit. Cette avertissement aurait dû être mis en avant dès le début.

À Beuvrages (59), vendredi 8 octobre 2021, pour parler de « Nos enfants face aux écrans, usage raisonné & raisonnable du numérique »

Vendredi 8 octobre 2021, je serai à Beuvrages (59) pour donner une conférence destinée aux parents et éducateurs sur le thème : « Nos enfants face aux écrans, usage raisonné & raisonnable du numérique », à l’invitation du pôle parentalité de la commune de Beuvrages.

Quand ? 

Vendredi 8 octobre 2021 de 13H30 à 16H
Où ?
Espace culturel et artistique Hubert Dubedout
rue Émile Zola 59192 Beuvrages
Pour qui ? 
Tout adulte
Pass sanitaire obligatoire
Prix :
Gratuit
Inscription obligatoire :
parentalite@beuvrages.fr
07 89 38 85 43
06 79 75 47 15

Trop de sucre ? Trop de « Facebook » ? Trop de smartphone ?

Au début de cette nouvelle année, permettez-moi – il est encore temps – de vous présenter tous mes vœux de bonheur et de prospérité. Et de remercier tous ceux d’entre vous qui m’ont permis de donner près de 60 conférences l’an dernier.

2018 sera-t-elle marquée par la prise de conscience que nos enfants et nous-mêmes sommes devenus « dépendants » à notre smartphone et aux réseaux sociaux ?

Vendredi soir, j’ai accompagné notre fille voir le documentaire Sugar Land : le réalisateur y soutient que le sucre présent dans de nombreux produits de l’industrie agroalimentaire rend enfants et adultes « accros », avec des conséquences dramatiques sur la santé. Une assertion confortée par plusieurs études scientifiques[1].

Les smartphones et les réseaux sociaux nous rendent-ils tout aussi « dépendants » et ont-ils un impact tout aussi négatif sur la santé des adultes et des enfants ?

Il faut bien sûr être très prudent dans l’utilisation des termes « dépendants » et « accros », la notion d’addiction étant quelque chose de très complexe en médecine[2].

Voici cependant quelques faits :

• plusieurs études anglo-saxonnes s’inquiètent du temps que nous consacrons à ces outils : chaque jour, nous touchons en moyenne l’écran de notre smartphone 2 617 fois et nous y passons deux heures et 25 minutes[3] ! Et plus d’une fois sur quatre (27% des contacts avec l’appareil) nous touchons notre smartphone en lien avec une application appartenant à Facebook (Facebook, Messenger, Instagram ou WhatsApp). Dans 16% des cas, l’application appartient à Google (YouTube…).

• les propres chercheurs de Facebook reconnaissent qu’être passifs sur les réseaux sociaux a un impact négatif sur le moral[4]. D’autres scientifiques aboutissent à des résultats similaires même lorsque l’utilisateur est actif[5].

• outre-Atlantique plusieurs investisseurs s’inquiètent des conséquences que cette “tech addiction”, comme disent les Américains, pourraient avoir sur les enfants et, en cas de procès, sur… les finances de sociétés comme Apple[6]. Ils rappellent que « ce n’est […] un secret pour personne que les sites des médias sociaux et les applications pour lesquels l’iPhone et l’iPad constituent un point d’accès principal sont généralement conçus pour être aussi addictifs et chronophages que possible, comme plusieurs de leurs créateurs l’ont publiquement reconnu ». Ces actionnaires demandent à Apple de mettre au point de nouveaux outils permettant aux parents de mieux contrôler le smartphone de leurs enfants.

En attendant, que faire ?

• Montrer l’exemple ! Certains parents n’hésitent pas à installer un contrôle parental sur leur propre smartphone pour éviter d’y passer trop de temps et pour se rendre plus disponible auprès de leur famille.

• Donner un smartphone le plus tard possible à son enfant.

• Installer sur le smartphone de son enfant un logiciel de contrôle parental comme Kaspersky Safe Kids ou Norton Family (pour les appareils sous Android) ou Kidslox (pour les iPhone). Sans oublier, bien sûr, d’expliquer à votre enfant pourquoi vous faites cela.

• Désactiver toutes les notifications en provenance des réseaux sociaux.

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Très belle année avec vos enfants !

Bien cordialement,

Jacques Henno

[1] Voir, par exemple,  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23719144

[2] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23719144

[3] https://blog.dscout.com/mobile-touches

[4] https://newsroom.fb.com/news/2017/12/hard-questions-is-spending-time-on-social-media-bad-for-us/

[5] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28093386

[6] https://thinkdifferentlyaboutkids.com/

Les réseaux sociaux, de vrais amis ?

J’ai été interrogé par Céline Rapinat pour l’article qu’elle a consacré aux réseaux sociaux dans l’édition de juin 2017 du magazine Lyon Capitale : « Les réseaux sociaux, de vrais amis ? » (rubrique éducation).

« 77% des 13-19 ans sont inscrits sur Facebook, 57% sur Snapchat, 78% sur Instagram. Devenus incontournables, les réseaux sociaux permettent aux ados de rester en contact, d’échanger, d’assouvir leur curiosité… De fidèles « compagnons » qu’il faut pourtant utiliser avec précaution et modération. »*


J’explique : 

  • ce que sont les photos conversationnelles (les ados publient des photos sur les réseaux sociaux pour avoir un commentaire de la part de leurs amis), 
  • ce que les jeunes apprennent et expérimentent sur ces sites Web, 
  • pourquoi il est important d’expliquer aux jeunes le modèle économique de ces entreprises (la publicité personnalisée grâce à toutes les informations qu’ils donnent) afin qu’ils comprennent pourquoi elles vont tout faire pour qu’ils y passent un maximum de temps,
  • comment les aider à vérifier les informations que l’on trouve sur Facebook ou Twitter.


Enfin, je donne quelques pistes pour encadrer l’utilisation des smartphones par les adolescents, ainsi que quelques conseils pour bien paramétrer leur profil sur les réseaux sociaux.


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sources :  chiffres Facebook et SnapChat : étude Ipsos Bayard-Milan et Disney Hachette presse, réalisée en 2016 ; chiffre Instagram : étude Ipsos Connect réalisée en 2015