Avec l’approche de la rentrée scolaire revient la question : « dois-je donner un téléphone à mon enfant ? »
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Faut-il surveiller nos adolescents sur les réseaux sociaux ?
J’ai été interviewé par Luc Magoutier, du site Web du quotidien la Croix, sur le thème : « Faut-il surveiller nos adolescents sur les réseaux sociaux ? »
Les réseaux sociaux, de vrais amis ?
J’ai été interrogé par Céline Rapinat pour l’article qu’elle a consacré aux réseaux sociaux dans l’édition de juin 2017 du magazine Lyon Capitale : « Les réseaux sociaux, de vrais amis ? » (rubrique éducation).
« 77% des 13-19 ans sont inscrits sur Facebook, 57% sur Snapchat, 78% sur Instagram. Devenus incontournables, les réseaux sociaux permettent aux ados de rester en contact, d’échanger, d’assouvir leur curiosité… De fidèles « compagnons » qu’il faut pourtant utiliser avec précaution et modération. »*
J’explique :
- ce que sont les photos conversationnelles (les ados publient des photos sur les réseaux sociaux pour avoir un commentaire de la part de leurs amis),
- ce que les jeunes apprennent et expérimentent sur ces sites Web,
- pourquoi il est important d’expliquer aux jeunes le modèle économique de ces entreprises (la publicité personnalisée grâce à toutes les informations qu’ils donnent) afin qu’ils comprennent pourquoi elles vont tout faire pour qu’ils y passent un maximum de temps,
- comment les aider à vérifier les informations que l’on trouve sur Facebook ou Twitter.
Enfin, je donne quelques pistes pour encadrer l’utilisation des smartphones par les adolescents, ainsi que quelques conseils pour bien paramétrer leur profil sur les réseaux sociaux.
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* sources : chiffres Facebook et SnapChat : étude Ipsos Bayard-Milan et Disney Hachette presse, réalisée en 2016 ; chiffre Instagram : étude Ipsos Connect réalisée en 2015
À Brétigny-Sur-Orge (91) le jeudi 13 octobre 2016 pour parler de « Comment aider nos enfants à faire bon usage des réseaux sociaux »
Je serai à Brétigny-Sur-Orge (91) le jeudi 13 octobre 2016 à 20h30 pour intervenir devant les parents sur le thème « Comment aider nos enfants à faire bon usage des réseaux sociaux ».
20H30
12 Rue Maurice Boyau, 91220 Brétigny-sur-Orge
Cette conférence aura lieu à l’invitation d’une association familiale du Val d’Yerres et environs.
Entrée libre, libre participation aux frais.
Pourquoi Internet endort l’esprit critique des enfants
Face aux tentatives d’endoctrinement, de désinformation et de piratage qui se multiplient sur Internet, il faut non seulement stimuler les capacités d’analyse et de jugement des enfants, mais aussi sensibiliser parents et éducateurs : tout est fait pour que nos enfants passent le plus de temps possible sur le Web, mais ils sont incapables de faire le tri parmi toutes les informations qu’ils y trouvent.
Théorie du complot « acceptée » sans réfléchir ; blagues racistes et propos injurieux colportés sans discernement ; cyber-harcèlement ; vidéos truquées regardées en boucle sur YouTube ; radicalisation soudaine ; compte piraté après avoir mordu à une tentative de « phishing » (hameçonnage) ; adolescent qui se dénude devant sa Webcam et qui est ensuite victime d’un chantage…
Depuis bientôt neuf ans que j’interviens devant les élèves du primaire, les collégiens et les lycéens, sur le thème du bon usage des nouvelles technologies, j’ai accumulé les exemples catastrophiques. Heureusement, la plupart des enfants éviteront les pièges que leur tendent des adultes mal intentionnés. Mais quelques-uns, malheureusement, se « feront avoir », faute d’avoir sollicité un esprit critique pourtant bien présent en eux. Or, les conséquences de ce manque de « jugeote » peuvent être dramatiques : tentative de suicide, endoctrinement…
J’essaye donc, lors de mes conférences devant les élèves, de stimuler leur esprit critique en leur faisant prendre du recul par rapport à leur utilisation des écrans et en particulier des réseaux sociaux,conçus,dès le départ, pour qu’ils y passent le plus de temps possible. Je leur soumets des questions qu’ils ne sont généralement jamais posé, même pour les plus âgés d’entre eux :
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pourquoi les images nous fascinent-elles ?
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pourquoi adorons-nous nous prendre en photo ou en vidéo ?
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comment les sites Internet et les réseaux sociaux gagnent-ils de l’argent ?
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pourquoi les sites Internet et les réseaux sociaux font-ils tout pour que nous y passions le plus de temps possible ?
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pourquoi est-il important, parfois, de s’ennuyer ?
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c’est quoi vérifier l’information ?
Sur ce dernier point, mon expérience de journaliste intéresse beaucoup les élèves, ce qui me permet d’entamer un dialogue constructif avec eux : « C’est quoi le travail d’un journaliste ? » « C’est quoi recouper l’information ? » « Sur Internet, vous aussi vous devez apprendre à devenir des journalistes ! »…
De plus, à la demande d’une municipalité, j’ai mis au point une conférence intitulée : « Réseaux sociaux : information, désinformation » et destinée à aider les adolescents à faire face plus particulièrement aux risques d’endoctrinement sur Internet, puis de radicalisation :
• c’est quoi une information ?
• sur les réseaux sociaux, tout le monde peut participer à l’information et donc à la désinformation
• avec la surinformation (« l’infobésité »), on ne prête plus attention qu’aux informations qui se font remarquer et donc aux informations différentes
• l’information spectacle
• les risques de désinformation et donc d’endoctrinement
• les réseaux sociaux les plus à risque
Mais intervenir devant les enfants ne suffit pas. Tous les adultes (parents, enseignants, éducateurs…) qui les entourent doivent également être sensibilisés aux notions d’esprit critique, d’information et de désinformation, afin de :
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étudier le fonctionnement des réseaux sociaux et comprendre qu’il ne s’agit pas d’outils neutres (« Un outil ne reflète que l’usage – bon ou mauvais – que l’on en fait », entend-on dire trop souvent au sujet des outils numériques), mais d’outils qui nous « manipulent »
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se rendre compte qu’entre information et désinformation la frontière est parfois ténue : comment faire comprendre à des enfants que l’information et la désinformation sont toutes deux subjectives, mais que l’une veut nous aider, tandis que l’autre peut nous faire du mal, beaucoup de mal ?
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apprendre à ne pas colporter soi-même, d’un simple copier-coller ou d’un simple « transférer », de fausses informations…
Ce sera l’un des objectifs de mes prochaines conférences, à la rentrée.
D’ici-là, très bonnes vacances !
Jacques Henno
À partir de quel âge peut-on laisser les ados s’inscrire sur les réseaux sociaux ?
J’ai été interviewé par Paula Pinto Gomes, du journal La Croix, sur l’âge à partir duquel les parents peuvent laisser leurs enfants s’inscrire sur les réseaux sociaux.
Pour moi, la vraie question est : à partir de quel âge peut-on donner un smartphone à son enfant ?
Très souvent, c’est en effet la mise à disposition de cet outil qui permet aux enfants de s’inscrire sur un ou plusieurs réseaux sociaux.
La remise d’un smartphone devrait constituer un véritable rite de passage dans nos sociétés modernes : donner un téléphone à son enfant précipite ce dernier dans l’âge adulte.
Or un rite de passage est généralement destiné à donner du sens à un moment de la vie d’un individu, à le rassurer face aux nouvelles responsabilités qui l’attendent, à lui transmettre symboliquement des clés de compréhension…
Pour bien faire, les parents ne devraient donc pas se contenter de donner un téléphone à leurs enfants, mais prendre le temps de parler avec lui des bouleversements que cet outil de communication va introduire dans sa vie, des stratégies – destinées à accaparer son attention et son temps – adoptées par toutes les applications (réseaux sociaux, messageries, jeux…) que l’enfant va pouvoir installer sur son appareil, etc. Bref, les parents doivent accompagner leur enfant dans la découverte de son smartphone, lui donner un mode d’emploi…
À lire :
Facebook et vos enfants Guide pratique – Les 45 questions à se poser absolument
Ce matin sur Sud-Radio pour parler de l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 16 ans
Il n’existe pour l’instant aucune législation française ou européenne interdisant à un mineur de s’inscrire sur un réseau social. Mais les réseaux sociaux les plus utilisés par les enfants et les adolescents français (Facebook, Twitter, Snapchat, Instagram, WhatsApp) étant tous américains, ces sites Web ou applications respectent les lois de Washington et en particulier la loi COPPA (Children’s Online Privacy Protection Act), très contraignante pour les sites qui accepteraient des enfants de moins de 13 ans. C’est pourquoi la plupart de ces réseaux refusent les moins de 13 ans :
Réseaux interdits aux moins de 13 ans :
- Facebook ( « Vous n’utiliserez pas Facebook si vous avez moins de 13 ans » – Point 5 de la Rubrique 4 « Inscription et sécurité des comptes »)
- Twitter (« Nos services ne s’adressent pas aux personnes âgées de moins de 13 ans » – Rubrique « Notre politique à l’égard des enfants » en bas de la page)
- Instagram ( « Vous devez être âgé(e) d’au moins 13 ans pour utiliser le Service »)
- Snpachat ( « No one under 13 is allowed to create an account or use the Services »)
Réseaux interdits aux moins de 16 ans :
- WhatsApp ( « You affirm that you are either more than 16 years of age, or an emancipated minor, or possess legal parental or guardian consent » – voir le point 9 : « Ability to Accept Terms of Service »)
En Europe, les choses pourraient changer prochainement : un « accord informel » (qui doit donc encore être soumis à un vote du Parlement européen) sur la protection des données prévoit en effet que :
« les enfants en dessous d’un certain âge devront obtenir la permission de leurs parents (« consentement parental ») pour ouvrir un compte sur les médias sociaux tels que Facebook, Instagram ou Snapchat, comme c’est déjà le cas dans la plupart des pays de l’UE aujourd’hui. Les nouvelles règles flexibles assurent que les États membres puissent fixer leurs propres limites à condition qu’elles ne soient pas inférieures à 13 ans ou supérieures à 16 ans, leur donnant ainsi la liberté de conserver celles qu’ils appliquent déjà. »
Les législateurs européens ont en effet estimé que les réseaux sociaux pouvaient poser un certain nombre de problèmes chez les enfants : divulgation de données privées, cyberharcèlement, échange de photos intimes…
Vous pouvez réécouter en podcast mon intervention de ce matin.
Et retrouver tous mes conseils dans mon livre Facebook et vos enfants – Guide pratique : les 45 questions à se poser absolument.
Comment sécuriser le profil de votre enfant sur Instagram et les autres réseaux sociaux
Cliquez sur le lien ci-dessous pour accéder à un diaporama qui vous aidera, pas à pas, à paramétrer les principaux réseaux sociaux utilisés par vos enfants :