Category Archives: Le multimédia à l’école

Le tabou du numérique à l’école

J’ai publié hier matin dans le quotidien Les Échos un texte d’analyse/commentaire sur l’utilisation du numérique dans les établissements scolaires français. Des milliards ont été investis par les collectivités locales et l’Etat dans les outils d’enseignement numériques. Pour quels bénéfices ? Selon un rapport – « Elèves et écrans : performance académique et bien-être » – de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques ), « une corrélation négative a été observée, dans 55 pays, entre la lecture sur support numérique et les résultats en compréhension de l’écrit ». La France ne pourra pas faire longtemps l’économie de l’évaluation du numérique à l’école.
L’article est en accès libre sur le site des Échos : https://bit.ly/tabounumerique

Écrans et connaissances : quelles valeurs ajoutées ?

De plus en plus d’établissements me demandent d’intervenir auprès de leurs enseignants pour les aider à engager une réflexion sur l’utilisation du numérique en classe et à la maison.

photo montage

RMN-Grand Palais

Vendredi 6 juillet, se tenaient, presqu’en même temps, au Grand Palais, à Paris, deux événements, auxquels j’ai eu la chance d’assister : d’abord (première photo), une conférence, donnée par une diplômée de l’école du Louvre, sur le thème  « Comment lire une peinture » ; puis (seconde photo), la visite en avant-première de l’exposition Art # Connexion permettant de « découvrir et expérimenter de nouveaux accès à l’art » à travers la réalité virtuelle ou augmentée, la projection immersive, les écrans tactiles, etc.

D’un côté, l’exposé d’une professionnelle, dotée d’un certain recul par rapport à son environnement, hérité de sa culture, de sa personnalité et de son expérience.

De l’autre, un accès à la connaissance médiatisé par des écrans et, derrière ces écrans, des interfaces et des bases de données, trop souvent focalisées sur les détails d’une œuvre.

D’un côté, une représentation unique, collective, pendant laquelle j’ai pris des notes que je pourrai relire, mais joyeuse, car ponctuée de pointes d’humour et d’improvisations, et enfin personnalisable, car tout auditeur pouvait, à la fin posait, des questions.

De l’autre, une expérience individuelle ou vécue à deux ou trois personnes, rejouable en théorie à l’infini, ludique, interactive en apparence mais, le plus souvent, extrêmement formatée. Impossible de poser une question ouverte à un écran !  Les machines nous imposent des parcours prédéfinis ; nous pouvons parcourir une œuvre, mais notre curiosité est contrainte : les détails sur lesquels nous pouvons obtenir plus d’informations sont peu nombreux et signalés par des repères sur lesquels nous devons cliquer.

Quel est le meilleur “intermédiaire” pour la transmission des connaissances ? Un être humain ou un écran ?

Une question que l’on me pose de plus en plus souvent, le numérique prenant de plus en plus de place dans les établissements d’enseignement français : recherche individuelle sur Internet, QCM en ligne, ENT (Espace Numérique de Travail), mur virtuel, groupe de travail par courrier électronique ou messagerie instantanée, travail à plusieurs et à distance sur un document électronique, tablette pour remplacer les livres scolaires…

De la recherche documentaire (voir les pistes de bibliographie ci-dessous) que j’ai effectuée et de mes échanges avec des parents, enseignants ou chefs d’établissement, il ressort :

A) que le numérique à l’école permet :

  • d’accompagner une pédagogie active
  • de stimuler la créativité
  • de faciliter la coopération entre les élèves
  • d’alléger, en théorie, le poids des cartables

B) mais que :

  • l’impact du numérique à l’école sur une éventuelle amélioration des connaissances reste toujours à prouver…
  • on n’a pas encore fait mieux qu’un manuel papier pour travailler à la maison. Certains établissements ayant distribué des tablettes demandent quand même à leurs élèves d’utiliser des livres papier…
  • les tablettes et les sites web utilisés permettent trop souvent à de grandes marques américaines de mettre un pied dans le monde de l’éducation et d’asseoir ainsi leur légitimité auprès des enfants
  • les enfants, du coup, accordent une trop grande confiance aux contenus numériques, mettant leur esprit critique en veilleuse par rapport à ces informations

C) que le numérique à la maison, même utilisé dans un but scolaire :

  • est très chronophage : le numérique offre une infinité de possibilités pour soigner la forme du travail à rendre, ce qui constitue un très bon alibi pour y consacrer beaucoup de temps, parfois au détriment du fond
  • constitue une source de distraction : une fois achevé le travail demandé par les enseignants, il est tentant pour un enfant de rester sur l’écran pour papillonner sur le Web, visionner des vidéos…
  • complique la tâche des parents qui doivent : 1 jongler entre plusieurs sources pour avoir une vue globale de tous les devoirs que doivent faire leurs enfants ; 2 gérer les écrans…

De plus en plus d’établissements me demandent donc d’intervenir auprès de leurs enseignants pour les aider à engager une réflexion sur l’utilisation du numérique en classe et à la maison (en plus de mes conférences auprès de leurs élèves pour les aider à comprendre les tentations que représentent les écrans et à apprendre à y résister ; et auprès des familles pour leur fournir des conseils pratiques sur la gestion des écrans).

Pistes bibliographiques :

 

 

 

 

Ce matin sur Sud radio pour discuter des nouvelles technologies à l’école

CaptureEcranSudRadio2015-05-18J’ai participé ce matin à un débat sur Sud Radio sur la place des nouvelles technologies à l’école.

Les nouvelles technologies sont des outils formidables, mais ne constituent pas la solution à tout les problèmes. Rien ne peut remplacer le savoir-faire pédagogique des enseignants et le soutien des parents. Les TBI / TNI (tableaux blancs interactifs / tableaux noirs interactifs) ne sont appropriés que pour certaines matières.

Les pays du Nord de l’Europe utilisent depuis plusieurs années les nouvelles technologies, et en particulier les réseaux sociaux, pour faire travailler ensemble les élèves autour de projets communs. La France, dans ce domaine particulier, est très en retard.

 

Vous pouvez réécouter cette émission sur http://www.sudradio.fr/Podcasts/Le-Grand-Referendum/Faut-il-autoriser-l-utilisation-de-google-au-bac

 

 

Education : la révolution des MOOCs (Massively Open Online Courses)

J’ai publié ce matin dans Les Echos une enquête sur les MOOCs (Massively Open Online Courses). Ces «cours en ligne ouverts et massifs» sont des leçons magistrales filmées, puis publiées gratuitement sur le Web, accompagnées de documents explicatifs, d’exercices et d’espaces de discussion.

Leur nombre a explosé depuis 2011. On peut désormais suivre un module sur la mécanique quantique de l’université de Berkeley, un cours sur la gestion de projet de l’Ecole centrale de Lille, une révision de philo pour le bac sur Education.fr… Certains cours rencontrent même un succès mondial : celui sur l’intelligence artificielle publié fin 2011 par l’université Stanford avait attiré 160.000 étudiants de 190 pays en trois mois.

De telles audiences font rêver entrepreneurs et investisseurs…

Pour lire la suite de cet article des Echos, cliquez sur le lien ci-dessous :
L’éducation face à la révolution des MOOC

A lire également sur le même sujet :
Le casse-tête de la rentabilité

L'enseignement français n'aime pas les nouvelles technologies ?

J’ai publié ce matin dans Les Echos un article consacré aux causes du retard français dans l’utilisation des nouvelles technologies au collège, au lycée et à l’université. Heureusement, tout n’est pas perdu : la France a des compétences dans ce domaine, l’argent est (relativement) disponible et notre retard nous permettra de ne pas répéter les erreurs commises dans d’autres pays.
L’intégralité de cet article est disponible en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://www.lesechos.fr/management/former/020898701857.htm

Five years of commitment to improve kids’ Digital and Screen Literacy

One of the topics I cover with great interest, as a journalist and as the father of two sons and a daughter, is « children and the digital worlds ».

The Digital Worlds can bring content of great value to the lives of our kids. For example, the Internet provides immense quantities of useful information.

But the Digital Worlds, as the mirrors of human activities in the real world, can be the places of unwanted encounters. A child who isn’t seeking objectionable content can come across it inadvertently or someone may deliberately force such content upon him.

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That is the reason why I published a book in 2004 entitled « Children in front of the screens: pornography, the real violence », with a preface by Dr. Aldo Naouri, a famous French pediatrician.

After this publication, I was part of the French Government’s Interdepartmental Working group on Internet and Kids’ Safety, in 2005.The written contribution I prepared within the framework of this working group was: « Filtering software and parental control: an incentive for the development of 100% reliable products ».

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In December 2006, I sent a letter to the 577 French MPs asking for a better protection of children online. After reading my mail, four MPs immediately requested clarification from the Head of the French Department in charge of Family Policy (ministre de la Famille).

In January 2007, I gave a lecture before the Head of the French Department in charge of Youth and Sports (ministre de la Jeunesse et des Sports): « Is there an impact of pornography on young people? « .

In June 2007, I submitted various proposals for a safer Internet to the Unit E-6 (eContent and Safer Internet) of the Directorate-General for Information Society and Media of the European Commission.

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In January 2008, I published a book entitled « The 90 questions all parents are asking themselves about mobile phones,the Internet, video games… » to help families with the uses of online technologies by children (see http://www.nosenfants.fr – it’s in French, sorry!). As far as I’m aware of, this book is unique in France: it is the only one to address all aspects of new technologies and to give parents easy to implement pieces of advice.

In this book, I raise, among other issues, a problem that concerns all families, worldwide: the control tools currently available to families are not powerful enough.

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In July 2008, I created a Linkedin group about kid’s safety in the digital worlds (see http://www.kids-safety-in-the-digital-worlds.com/).

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In August 2008, I met with an adviser of the Head of the French Department in charge of Family Policy (ministre de la Famille) to ask for a better protection of children online.

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In March 2009, I met with a French MP to ask for a better protection against overtaxed SMS: in France, adolescents are easily misled by television, ads on TV, radio or in newspapers, which propose them to send overtaxed SMS from their mobile phones to support their preferred candidates, to buy new ringtones or to know the names of their next gril/boy friends.
As the legal information (cost of service, number of SMS messages to send…) are running very fast or written in so small letters that they are barely readable, adolescents do not realize what they spend: until € 3 surcharge per SMS (plus SMS cost charged by their mobile operators).

These services represent a real windfall for the publishers and for the mobile operators (in 2008, they have received more than 261 million euros) and important expenses for families.

I want French MPs to force mobile operators to offer families a free option to block the sending of overtaxed SMS.

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In March 2009, I created a Linkedin group about Digital and Screen Literacy for Children (see http://www.digital-literacy.info ).

Digital and Screen Literacy is the ability to use new technologies (computer, mobile phone, the Internet, video games, virtual worlds…) to locate, organize, understand, evaluate or create information and videos.

Digital and Screen literate children will be able to communicate and work more efficiently on the Internet and in a world of screens.

I was drawn to digital and screen literacy from watching children: when they use a search engine to find information on the Web, the first results they look at are the links containing videos, then the ones with pictures; the ones which are text only are looked at last. And when they are as young as eight or nine years old, they make videos, which they upload on Youtube.

That’s just the beginning. Everywhere we look, we see screens. Digital-display manufacturers produce one new screen each year for every human on earth. With the advent of electronic ink, screens will be on any flat surface. The tools (cameras, softwares…) for screen fluency will be built directly into these ubiquitous screens.

Our children need to be prepared for a new culture: new distribution-and-display technologies are pushing books aside and catapulting images to the center of the culture.

Digital and screen literacy should be defined as teaching children to communicate visually but also to be skeptical about sources of information online. The goal is no less than defining education in the digital and screen age.

Children will have to be screen fluent. They will communicate not just with words, but also visually. They need to master the tools of creation (megapixel phone cameras, Photoshop, iMovie), which are quickly reducing the effort needed to create moving images. The ease of making video now approaches the ease of writing.

Children will have to view media critically, in order to defend themselves against the powers of advertising, manipulation, and political persuasion… In an increasingly visual world, anyone with a laptop, Web connection and camera can be a producer of media. As moving images become easier to create, easier to store, easier to annotate and easier to combine into complex narratives, they also become easier to be manipulated by the audience. Children need to understand how what they see and watch is created (and can be manipulated) as much as they need to understand plain old reading, writing and arithmetic.

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At the invitation of parents associations, local administrations, associations for the defense of children and social organizations, I have given about seventy lectures for the parents on the theme of children and the new technologies.

Les enfants face aux écrans : quatre ans d’engagement

Je suis de très près, à titre professionnel, mais aussi personnel – ma femme et moi sommes parents de trois jeunes enfants – l’impact des écrans sur les enfants.

J’ai édité en 2004 un livre intitulé Les enfants face aux écrans : pornographie, la vraie violence, préfacé par le Dr Aldo Naouri, pédiatre.

A la suite de cette publication, j’ai été invité à faire partie, en tant que membre permanent, du groupe de travail interministériel Les usages de l’Internet et la protection de l’enfance, qui avait préparé la conférence de la Famille 2005 (c’est à la suite de cet événement que les FAI – fournisseurs d’accès à Internet – se sont engagés à proposer gratuitement à leur abonnés des logiciels de filtrage). Pour ce groupe de travail, j’avais rédigé une contribution écrite, Logiciels de filtrage et de contrôle parental : pour une incitation à la mise au point de produits fiables à 100%.

En décembre 2006, j’ai adressé une lettre ouverte aux députés français, intitulée Pour une meilleure protection des enfants en ligne. Neuf députés – sur 577 – m’ont répondu. Quatre d’entre eux avaient demandé, par le biais d’une question écrite, des éclaircissements au ministre délégué à la Sécurité Sociale, aux Personnes Agées, aux Personnes Handicapées et à la Famille (à l’époque Philippe Bas). A ma connaissance, celui-ci n’a jamais répondu.

En janvier 2007, je suis intervenu devant le groupe de travail « L’image des jeunes », constitué par le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, sur le thème « Y-a-t-il un impact de la pornographie sur les jeunes ? ».

En juin 2007, j’ai répondu à une enquête de la Commission Européenne, dans le cadre du programme Safer Internet, sur la protection des enfants sur Internet. Ma réponse est consultable ici.

En juillet 2007, j’avais testé l’efficacité des outils de filtrage proposés par les moteurs de recherche. Après avoir activé ces filtres au « maximum », c’est-à-dire, après avoir choisi le filtrage le plus strict possible, j’avais tapé « sexe » comme terme de recherche sur Google, Live Search (Microsoft) et Yahoo !. Sur Yahoo!, trois publicités inappropriées étaient apparues. Contacté, Yahoo! France avait fini par répondre, après quelques hésitations : « Nous avons fait part de vos remarques à Christophe Parcot, directeur général Yahoo France et vice-président Europe du Sud. Celui-ci a pris la décision de ne plus afficher de lien sponsorisé adulte quand le filtre est activé. »

En janvier 2008, j’ai publié Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, internet, jeux vidéo… A ma connaissance ce livre est unique en France : il est le seul à aborder tous les aspects des nouvelles technologies et à donner aux parents des conseils pratiques, voire techniques, mais faciles à mettre en œuvre.

Dans cet ouvrage, je soulève, entre autres, deux problèmes, qui concernent toutes les familles françaises :

les outils de contrôle parental actuellement mis à la disposition des familles par les FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet) ne sont pas assez performants ;

les SMS surtaxés constituent un fardeau financier pour les familles.

En juillet 2008, j’ai créé sur le réseau social professionnel en ligne Linkedin un groupe destiné à toutes les personnes intéressées, à travers le monde, par la protection des enfants lorsque ceux-ci utilisent les nouvelles technologies : www.kids-safety-in-the-digital-worlds.com

Enfin, j’ai donné une trentaine de conférences sur le thème des enfants et des nouvelles technologies, devant des parents, à l’invitation d’associations de parents d’élèves (Apel, FCPE…), de collectivités locales (Conseil général des Bouches-du-Rhône, Mairie de Gardanne, projet Quartier numérique du 2e arrondissement de Paris, Canton de Pont de Beauvoisin, en Isère…), d’UDAF (Union Départementale des Associations Familiales), d’associations de défense des enfants (Fondation pour l’Enfance…) et d’organismes sociaux (Codes, groupes de parents financés par les Allocations Familiales…).