Ce que pense la revue des Centres de Documentation et d’Information de mon livre « Les 90 questions que tous les parents se posent »



Inter CDI, la revue des centres de documentation et d’information (CDI) de l’enseignement secondaire public, privé et agricole en France, a consacré dans son numéro de septembre-octobre 2009 un long article à mon livre « Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, Internet, jeux vidéo… ».

«Dans cet ouvrage, Jacques Henno, journaliste spécialiste des nouvelles technologies et père de famille, répond de façon pertinente aux questions les plus diverses que les parents et les professionnels de l’éducation se posent au sujet d’Internet, du téléphone mobile, des jeux vidéo et des mondes virtuels. Aidé de nombreux professionnels, il propose sans tabou ni prosélytisme des solutions, des conseils éducatifs et pratiques, des astuces, des adresses utiles pour tous ceux qui veulent que les enfants tirent le meilleur parti de ces fabuleux outils.

L’objectif de l’ouvrage est de donner aux lecteurs les compétences et le vocabulaire pour « dialoguer d’égal a égal avec les enfants » et « garder le contrôle ». Véritable guide pratique foisonnant d’adresses, de références et d’idées de démarches, l’ouvrage ne nie pas les dangers et les limites de ces nouveaux totems adolescents, mais il permet de s’en approcher pour en faire un usage raisonné, constructif et éducatif. Le propos n’est pas d’effrayer, mais de garder à l’esprit les valeurs éducatives les plus à même de respecter la santé et l’imaginaire des enfants.»

Les enfants et les nouvelles technologies : cinq ans d’engagement

Je suis de très près, à titre professionnel, mais aussi personnel – ma femme et moi sommes parents de trois jeunes enfants – l’impact des écrans sur les enfants.

J’ai édité en 2004 un livre intitulé Les enfants face aux écrans : pornographie, la vraie violence, préfacé par le Dr Aldo Naouri, pédiatre.

A la suite de cette publication, j’ai été invité à faire partie, en tant que membre permanent, du groupe de travail interministériel Les usages de l’Internet et la protection de l’enfance, qui avait préparé la conférence de la Famille 2005 (c’est à la suite de cet événement que les FAI – fournisseurs d’accès à Internet – se sont engagés à proposer gratuitement à leurs abonnés des logiciels de filtrage). Pour ce groupe de travail, j’avais rédigé une contribution écrite, Logiciels de filtrage et de contrôle parental : pour une incitation à la mise au point de produits fiables à 100%.

En décembre 2006, j’ai adressé une lettre ouverte aux députés français, intitulée Pour une meilleure protection des enfants en ligne. Neuf députés – sur 577 – m’ont répondu. Quatre d’entre eux avaient demandé, par le biais d’une question écrite, des éclaircissements au ministre délégué à la Sécurité Sociale, aux Personnes Agées, aux Personnes Handicapées et à la Famille (à l’époque Philippe Bas). A ma connaissance, celui-ci n’a jamais répondu.

En janvier 2007, je suis intervenu devant le groupe de travail L’image des jeunes, constitué par le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, sur le thème Y-a-t-il un impact de la pornographie sur les jeunes ?.

En juin 2007, j’ai répondu à une enquête de la Commission Européenne, dans le cadre du programme Safer Internet, sur la protection des enfants sur Internet.

En juillet 2007, j’avais testé l’efficacité des outils de filtrage proposés par les moteurs de recherche. Après avoir activé ces filtres au « maximum », c’est-à-dire, après avoir choisi le filtrage le plus strict possible, j’avais tapé « sexe » comme terme de recherche sur Google, Live Search (Microsoft) et Yahoo !. Sur Yahoo!, trois publicités inappropriées étaient apparues. Contacté, Yahoo! France avait fini par répondre, après quelques hésitations : « Nous avons fait part de vos remarques à Christophe Parcot, directeur général Yahoo France et vice-président Europe du Sud. Celui-ci a pris la décision de ne plus afficher de lien sponsorisé adulte quand le filtre est activé. »

En janvier 2008, j’ai publié Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, internet, jeux vidéo… A ma connaissance ce livre est unique en France : il est le seul à aborder tous les aspects des nouvelles technologies et à donner aux parents des conseils pratiques, voire techniques, mais faciles à mettre en œuvre.

Dans cet ouvrage, je soulève, entre autres, deux problèmes, qui concernent toutes les familles françaises :

• les outils de contrôle parental actuellement mis à la disposition des familles par les FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet) ne sont pas assez performants ;

• les SMS surtaxés constituent un fardeau financier pour les familles.

En mars 2009, j’ai rencontré un député français pour lui demander une meilleure protection des familles françaises contre les SMS surtaxés. En France, les adolescents sont facilement induits en erreur par des publicités à la télévision, la radio ou dans des journaux, qui leur proposent d’envoyer des SMS surtaxés depuis leur téléphone portable pour soutenir leurs candidats préférés, acheter de nouvelles sonneries ou connaître les noms de leurs prochaines petit(e) ami(e). Comme les informations légales (coût du service, nombre de messages SMS à envoyer …) défilent très rapidement ou sont écrites en lettres à peine lisibles, les adolescents ne savent pas ce qu’ils dépensent: jusqu’à trois euros de plus par SMS.

Ces services représentent une véritable aubaine pour les éditeurs et pour les opérateurs de téléphonie mobile (en 2008, ils ont reçu plus de 261 millions d’euros), mais une source de dépenses importantes pour les familles.

Je souhaite que les parlementaires français obligent les opérateurs mobiles à proposer aux familles une option gratuite pour bloquer l’envoi de SMS surtaxés.

Enfin, j’ai donné près de 70 conférences sur le thème des enfants et des nouvelles technologies, devant des parents, à l’invitation d’associations de parents d’élèves (Apel, FCPE…), de collectivités locales (Conseil général des Bouches-du-Rhône, Mairie de Gardanne, projet Quartier numérique du 2e arrondissement de Paris, Canton de Pont de Beauvoisin, en Isère…), d’UDAF (Union Départementale des Associations Familiales), d’associations de défense des enfants (Fondation pour l’Enfance…) et d’organismes sociaux (Codes, groupes de parents financés par les Allocations Familiales…).

Five years of commitment to improve kids’ Digital and Screen Literacy

One of the topics I cover with great interest, as a journalist and as the father of two sons and a daughter, is « children and the digital worlds ».

The Digital Worlds can bring content of great value to the lives of our kids. For example, the Internet provides immense quantities of useful information.

But the Digital Worlds, as the mirrors of human activities in the real world, can be the places of unwanted encounters. A child who isn’t seeking objectionable content can come across it inadvertently or someone may deliberately force such content upon him.

__


That is the reason why I published a book in 2004 entitled « Children in front of the screens: pornography, the real violence », with a preface by Dr. Aldo Naouri, a famous French pediatrician.

After this publication, I was part of the French Government’s Interdepartmental Working group on Internet and Kids’ Safety, in 2005.The written contribution I prepared within the framework of this working group was: « Filtering software and parental control: an incentive for the development of 100% reliable products ».

__


In December 2006, I sent a letter to the 577 French MPs asking for a better protection of children online. After reading my mail, four MPs immediately requested clarification from the Head of the French Department in charge of Family Policy (ministre de la Famille).

In January 2007, I gave a lecture before the Head of the French Department in charge of Youth and Sports (ministre de la Jeunesse et des Sports): « Is there an impact of pornography on young people? « .

In June 2007, I submitted various proposals for a safer Internet to the Unit E-6 (eContent and Safer Internet) of the Directorate-General for Information Society and Media of the European Commission.

__


In January 2008, I published a book entitled « The 90 questions all parents are asking themselves about mobile phones,the Internet, video games… » to help families with the uses of online technologies by children (see http://www.nosenfants.fr – it’s in French, sorry!). As far as I’m aware of, this book is unique in France: it is the only one to address all aspects of new technologies and to give parents easy to implement pieces of advice.

In this book, I raise, among other issues, a problem that concerns all families, worldwide: the control tools currently available to families are not powerful enough.

__


In July 2008, I created a Linkedin group about kid’s safety in the digital worlds (see http://www.kids-safety-in-the-digital-worlds.com/).

__


In August 2008, I met with an adviser of the Head of the French Department in charge of Family Policy (ministre de la Famille) to ask for a better protection of children online.

__


In March 2009, I met with a French MP to ask for a better protection against overtaxed SMS: in France, adolescents are easily misled by television, ads on TV, radio or in newspapers, which propose them to send overtaxed SMS from their mobile phones to support their preferred candidates, to buy new ringtones or to know the names of their next gril/boy friends.
As the legal information (cost of service, number of SMS messages to send…) are running very fast or written in so small letters that they are barely readable, adolescents do not realize what they spend: until € 3 surcharge per SMS (plus SMS cost charged by their mobile operators).

These services represent a real windfall for the publishers and for the mobile operators (in 2008, they have received more than 261 million euros) and important expenses for families.

I want French MPs to force mobile operators to offer families a free option to block the sending of overtaxed SMS.

__


In March 2009, I created a Linkedin group about Digital and Screen Literacy for Children (see http://www.digital-literacy.info ).

Digital and Screen Literacy is the ability to use new technologies (computer, mobile phone, the Internet, video games, virtual worlds…) to locate, organize, understand, evaluate or create information and videos.

Digital and Screen literate children will be able to communicate and work more efficiently on the Internet and in a world of screens.

I was drawn to digital and screen literacy from watching children: when they use a search engine to find information on the Web, the first results they look at are the links containing videos, then the ones with pictures; the ones which are text only are looked at last. And when they are as young as eight or nine years old, they make videos, which they upload on Youtube.

That’s just the beginning. Everywhere we look, we see screens. Digital-display manufacturers produce one new screen each year for every human on earth. With the advent of electronic ink, screens will be on any flat surface. The tools (cameras, softwares…) for screen fluency will be built directly into these ubiquitous screens.

Our children need to be prepared for a new culture: new distribution-and-display technologies are pushing books aside and catapulting images to the center of the culture.

Digital and screen literacy should be defined as teaching children to communicate visually but also to be skeptical about sources of information online. The goal is no less than defining education in the digital and screen age.

Children will have to be screen fluent. They will communicate not just with words, but also visually. They need to master the tools of creation (megapixel phone cameras, Photoshop, iMovie), which are quickly reducing the effort needed to create moving images. The ease of making video now approaches the ease of writing.

Children will have to view media critically, in order to defend themselves against the powers of advertising, manipulation, and political persuasion… In an increasingly visual world, anyone with a laptop, Web connection and camera can be a producer of media. As moving images become easier to create, easier to store, easier to annotate and easier to combine into complex narratives, they also become easier to be manipulated by the audience. Children need to understand how what they see and watch is created (and can be manipulated) as much as they need to understand plain old reading, writing and arithmetic.

__

At the invitation of parents associations, local administrations, associations for the defense of children and social organizations, I have given about seventy lectures for the parents on the theme of children and the new technologies.

Sextos : il faut apprendre à nos enfants à maîtriser leurs images.


« Les adolescents de plus en plus victimes des dérives du sexting« , titrait le quotidien Le Monde le 19 août dernier.

Voici plusieurs mois que j’évoque, au cours de mes conférences devant les parents d’élèves (voir le site www.lesconfs.net), le problème de ces échanges de photos dénudées entre mineurs par messageries instantanées ou par téléphones portables (les « sextos »).

Devant les parents, j’insiste, à ce sujet, sur un point : il faut apprendre aux enfants, dès qu’ils sont tout petits, à maîtriser leurs images. Nous adorons prendre nos enfants en photos et cela est bien normal. Mais lorsque nous le faisons, nous leur demandons rarement si la photo leur plaît et s’ils acceptent que nous la gardions.

En fait, dans l’idéal, il faudrait, dès qu’ils sont en âge de comprendre et de s’exprimer, leur montrer chaque photo numérique, leur demander si elle leur convient, s’ils acceptent que nous la conservions ou que nous l’envoyons à « grand-mère ».

Ainsi, – m’avait expliqué le psychiatre Serge Tisseron lorsque je l’avais interviewé pour préparer Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, Internet, jeux vidéo… -, l’enfant fera l’acquisition d’un sentiment de propriété sur son image, apprendra éventuellement à refuser la diffusion de sa photo et si plus tard son/sa petit(e) ami(e) lui demande de le photographier dans des moments intimes, il saura dire… « non ».

Ce que pense la Peep de mon livre Les 90 questions que tous les parents se posent – téléphone mobile, Internet, jeux vidéo…


Voici le commentaire que la Peep (Fédération des Parents d’Elèves de l’Enseignement Public) vient de publier sur son site, au sujet de mon livre Les 90 questions que tous les parents se posent – téléphone mobile, Internet, jeux vidéo…

«[Dans cet ouvrage] Jacques Henno met à la disposition de tous les parents les réflexions, les interrogations, les astuces et les réponses que les nouvelles technologies l’ont amené à creuser pour accompagner au mieux ses propres enfants […] Sans tabou, ni prosélytisme, l’auteur guide les parents dans l’univers des logiciels, des jeux vidéo et des sites Internet afin que nos enfants tirent le meilleur parti de ces fabuleux outils, Véritable guide pratique foisonnant d’adresses, de références et d’idées de démarches fort utiles, l’ouvrage ne nie pas les dangers et les limites de ces nouveaux totems adolescents, mais il permet de s’en libérer pour en faire un usage raisonné, réfléchi et constructif. […] Ouvrage à recommander surtout si vous vous sentez dépassés par la virtuosité de vos chères têtes blondes dans tous ces domaines, et parce que vous avez le droit -sinon le devoir- de les protéger d’images comme de contenus choquants et ravageurs.»

I have created a new group on Linkedin : « Digital and Screen Literacy for Children »


The purpose of the « Digital and Screen Literacy for Children » network on Linkedin is to link together all people around the world wanting to share information in order to improve the Digital and Screen Literacy of children.

Digital and Screen Literacy is the ability to use new technologies (computer, mobile phone, the Internet, video games, virtual worlds…) to locate, organize, understand, evaluate or create information and videos.

Digital and Screen literate children will be able to communicate and work more efficiently on the Internet and in a world of screens.

I was drawn to digital and screen literacy from watching children: when they use a search engine to find information on the Web, the first results they look at are the links containing videos, then the ones with pictures; the ones which are text only are looked at last. And when they are as young as eight or nine years old, they make videos, which they upload on Youtube.

That’s just the beginning. Everywhere we look, we see screens. Digital-display manufacturers produce one new screen each year for every human on earth. With the advent of electronic ink, screens will be on any flat surface. The tools (cameras, softwares…) for screen fluency will be built directly into these ubiquitous screens.

Our children need to be prepared for a new culture: new distribution-and-display technologies are pushing books aside and catapulting images to the center of the culture.

Digital and screen literacy should be defined as teaching children to communicate visually but also to be skeptical about sources of information online. The goal is no less than defining education in the digital and screen age.

Children will have to be screen fluent. They will communicate not just with words, but also visually. They need to master the tools of creation (megapixel phone cameras, Photoshop, iMovie), which are quickly reducing the effort needed to create moving images. The ease of making video now approaches the ease of writing.

Children will have to view media critically, in order to defend themselves against the powers of advertising, manipulation, and political persuasion… In an increasingly visual world, anyone with a laptop, Web connection and camera can be a producer of media. As moving images become easier to create, easier to store, easier to annotate and easier to combine into complex narratives, they also become easier to be manipulated by the audience. Children need to understand how what they see and watch is created (and can be manipulated) as much as they need to understand plain old reading, writing and arithmetic.

Web site : http://www.digital-literacy.info

Group Profile on Linkedin: http://www.linkedin.com/groups?about=&gid=1849602&trk=anet_ug_grppro

Merci de votre confiance !

Merci à tous les responsables des associations de parents d’élèves, des facultés, des universités du temps libre, des collectivités locales… qui m’ont invité entre septembre 2008 et juin 2009.

Grâce à vous, j’ai pu intervenir 40 fois sur le thème des nouvelles technologies devant des familles, des collégiens, des lycéens, des élèves ingénieurs, des séniors, des éducateurs ou des médecins.

Ces quarante conférences représentent plus de 60 heures de prise de parole, suivies d’une vingtaine d’heures de débat.

Ce sont aussi des milliers de kilomètres parcourus en train entre le centre de Paris, où je réside, et des agglomérations aussi diverses qu’Amiens, Arras, Brest, Chamonix, Flumet (en Haute-savoie), Lille, Lyon, Metz, Pont l’Abbé (Finistère), Roubaix, Tourcoing, Sarreguemines ou Vitré (Ille-et-Vilaine). Avec, à chaque fois, un public chaleureux et attentif.

Un merci tout particulier aux organisateurs de l’Université Chartraine du Temps Libre (UCTL), qui, le 22 octobre dernier, avaient convié près de 400 de leurs adhérents à la mairie de Chartres pour m’écouter parler de « Technologies et Vie Privée ».

Sans oublier les responsables de l’Apel (Associations de Parents d’Elèves de l’Enseignement Libre) du Collège Notre Dame et du Lycée St André, à Niort, qui, les 9 et 10 avril, ont organisé huit rencontres avec les parents et les élèves de ces deux établissements, soit, au total, plus de 800 personnes.

Et merci à la Gendarmerie Nationale qui, dans le cadre du FIC 2009 (Forum International sur La Cybercriminalité), m’a confié l’animation de trois tables-rondes sur les usages de l’internet et la protection de l’enfance, aux UDAF (Union Départementale des Associations Familiales), qui ont souvent financé une partie de mes conférences, aux antennes locales de l’Apel, de la Peep (Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public), qui m’ont fait confiance.

En cliquant sur la carte interactive ci-dessous, vous retrouverez la liste de tous mes déplacements au cours des derniers mois.

Prochaine conférence le 17 septembre 2009, à Mende, en Lozère, à l’invitation de l’UDAF (Union Départementale des Associations Familiales), sur le thème de « L’Education aux Médias (renseignements : udaf48@wanadoo.fr).

D’ici là, bonnes vacances à tous !

Une proposition de loi relative à la protection du consommateur contre les services de message surtaxés

Sur ma suggestion, Olivier Jardé, député (Nouveau Centre), a déposé à l’Assemblée Nationale un projet de loi qui obligerait les opérateurs de téléphonie mobile à proposer une option gratuite pour bloquer l’envoi de SMS surtaxés. Un tel dispositif existe déjà en Suisse et en Finlande.

Un des scandales que je dénonce dans le livre« Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, Internet, jeux vidéo… » (éditions Télémaque) est celui des SMS surtaxés.

Les adolescents, crédules, se font facilement abuser par des émissions de télévision, des pubs à la télé, à la radio ou dans des journaux, qui leur proposent d’envoyer des SMS surtaxés depuis leur téléphone mobile pour soutenir leur candidat préféré, acheter de nouvelles sonneries, connaître le prénom de leur prochain(e) petit(e) ami(e) etc.

Comme les informations légales (coût du service, nombre de SMS à envoyer, configuration nécessaire…) sont diffusées très rapidement ou figurent en caractères à peine lisibles, les jeunes ne se rendent pas compte de ce qu’ils dépensent : jusqu’à 3 euros de surtaxe par SMS (plus éventuellement le prix d’un Texto facturé par leur opérateur).

Résultat, ces services représentent une véritable manne (261 millions d’euros en 2008 – source : http://www.smsplus.org) pour les éditeurs de ces services et les opérateurs de téléphonie mobile, mais constituent – il faut bien que quelqu’un paie – un gouffre financier pour les familles.

Or, en Suisse et en Finlande, les autorités ont obligé les opérateurs de téléphonie mobile à proposer une option gratuite pour bloquer l’envoi de SMS surtaxés*.

Jusqu’ici, rien de tel n’existait en France.

Heureusement, j’ai pu exposer mes préoccupations à Olivier Jardé, député, à Amiens, le 19 mars dernier, lors d’une la conférence que j’avais tenue sur le thème « Les enfants et les nouvelles technologies », à l’invitation d’élus locaux.

Olivier Jardé s’est immédiatement intéressé à ce sujet et m’a averti, hier, qu’il venait de déposer un projet de loi à l’Assemblée Nationale dans ce sens. En voici le texte :

Proposition de loi
Relative à la protection du consommateur contre les services de message surtaxés

Présentée par
M. Olivier Jardé, député

Exposé des motifs
En Suisse ou encore en Finlande, les autorités ont obligé les opérateurs de téléphonie mobile à proposer une option gratuite pour bloquer l’envoi de SMS surtaxés.
Pour l’instant, rien de tel n’existe en France. Pourtant, ces SMS surtaxés constituent un véritable scandale et une manne financière importante pour les éditeurs de ces services, 120 millions d’euros en 2006, et pour les opérateurs de téléphonie mobile, plus de 60 millions d’euros en 2006. Les adolescents se font facilement abuser par des émissions de télévision, des publicités dans les médias, qui leur proposent de soutenir leur candidat préféré, de télécharger des vidéos, d’acheter de nouvelles sonneries, de connaître le prénom de leur prochain (e) petit (e) ami (e). Ces SMS peuvent atteindre jusqu’à trois euros de surtaxe. Même si les informations légales sont inscrites, elles sont diffusées si rapidement ou figurent en caractères à peine lisibles que les jeunes ne se rendent pas forcément compte de ce qu’ils dépensent.
Aussi, il paraît opportun de compléter les dispositions du code de la consommation relatives aux contrats de services de communication électronique introduites par les lois n° 2004-669 du 9 juillet 2004 relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle et n° 2008-3 du 3 janvier 2008 pour le développement de la concurrence au service des consommateurs (art. L. 121-83 à L. 121-85) par des dispositions spécifiques aux SMS surtaxés. Un nouvel article sera inséré dans cet ensemble afin d’offrir au consommateur la faculté, gratuite, de faire bloquer l’envoi ainsi que la réception, lorsqu’elle est payante, de services de messages surtaxés.
Le système proposé aura les caractéristiques suivantes :
il s’appliquera aux opérateurs mobiles comme aux opérateurs fixes, rien n’interdisant le développement de services de message par les opérateurs fixes ;
les services concernés seront tous les services de messages (SMS, les MMS et services spécifiques de mails) ; ils excluront les services de données, comme l’accès général à Internet, et les services de téléphonie vocale.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

Il est inséré dans le code de la consommation un article L. 121-84-11 ainsi rédigé :

« Art. L. 121-84-11. – Tout fournisseur d’un service de communications électroniques, au sens du 6° de l’article L. 32 du code des postes et des communications électroniques, proposant au consommateur, directement ou par l’intermédiaire d’un tiers, une offre de services de communications électroniques est tenu de proposer au consommateur un dispositif simple et gratuit permettant, à sa demande, d’empêcher la fourniture de services de message dont le tarif est supérieur au tarif de base applicable à ce type de services mentionné dans le contrat de service. »

*Voici les références des textes législatifs finlandais et suisse que je mentionne dans mon ouvrage et qui sont également cités dans le projet de loi du député Olivier Jardé :

• Suisse : l’art. 40 de Ordonnance sur les services de télécommunication: http://www.admin.ch/ch/f/rs/784_101_1/a40.html

• Finlande : Communications Market Act, Section 79, dont une traduction en anglais – non-officielle – se trouve à http://www.finlex.fi/en/laki/kaannokset/2003/en20030393

Conférences pour les parents sur « Les Enfants et les Nouvelles Technologies »


Extrait de la conférence que j’ai donnée le 7 avril dernier à Saint-Omer (Pas-de-Calais), devant des parents d’élèves.

Je donne régulièrement des conférences devant des adultes sur quatre thèmes : les enfants et les nouvelles technologies, vie privée et nouvelles technologies, nouvelles technologies et environnement, nouvelles technologies et lutte contre la prolifération nucléaire ; j’interviens également devant des collégiens et des lycéens pour les sensibiliser aux bons usages de l’Internet.

J’ai créé un site dédié à mes conférences, http://www.lesconfs.net, où, entre autres, vous pouvez retrouver le calendrier de mes prochaines interventions.

Mes conférences-débats sur le thème des Enfants et des Nouvelles Technologies visent à sensibiliser les familles au nouvel environnement médiatique dans lequel nous vivons depuis le plus jeune âge. Les jeunes Français passent désormais plus de temps devant leur téléviseur, leur ordinateur, l’écran de leur téléphone portable et leur console de jeux vidéo, qu’à… l »école ou qu’à discuter avec leurs parents.

Autrement dit, les écrans ont plus d’influence sur les petits, les préadolescents et les adolescents que leurs parents ou leurs enseignants. Il faut donc apprendre à toute une génération d’enfants – nés pratiquement avec une télécommande ou un écran dans la main – à ne pas rester simples consommateurs des nouvelles technologies, mais à en devenir des acteurs avertis.

Mes conférences ne cherchent surtout pas à diaboliser les nouvelles technologies. Si les parents rentrent de mes interventions pour jeter à la poubelle PC, mobile, XBox et autre Playstation, c’est que j’ai raté quelque chose. A chaque fois j’insiste beaucoup – exemples de sites à l’appui – sur le fait qu’Internet, le téléphone mobile et les jeux vidéo constituent de formidables outils pour découvrir le monde.

De toute façon, nos enfants ont besoin d’avoir accès à ces nouvelles technologies, dont ils auront un usage quotidien, dans quelques années, dans le cadre de leur métier. Pour certains d’entre eux, leur travail consistera même à trouver de nouvelles applications à la quantité d’informations que la révolution numérique met à notre disposition : on estime que chaque année, l’humanité crée une masse d’information numérisée équivalente à une pile de livres qui irait de la Terre à la Lune – et retour !

Cela dit, les écrans numériques peuvent poser un certain nombre de problèmes : expositions des mineurs à des contenus qu’ils n’ont pas sollicités et qui ne sont pas de leurs âges (pornographie, apologie de l’ultra-violence, du racisme, de l’ultra-minceur …) ; prises de contact par des adultes mal intentionnés (mouvements à dérive sectaires, pédophiles…) ; exposition d’informations privées et de photos compromettantes sur les blogs et les réseaux sociaux ; échanges de photos dénudées entre mineurs par messageries instantanées ou par téléphones portables ; phishing (courrier électronique frauduleux tentant de récupérer les identifiants d’un compte en ligne, pour y voler des éléments) ; addiction aux jeux vidéo massivement multi joueurs…

L’énumération de tous ces risques est impressionnante et inquiète, légitimement, les parents. Mais ce ne sont que des possibles : tous les enfants n’y seront pas systématiquement confrontés, heureusement !

De plus, certains de ces dangers sont moins importants que les médias l’affirment. Par exemple, la très grande majorité des enfants qui, en France, ont été, malheureusement, abusés par un pédophile, a rencontré ce criminel dans son entourage familial ou parmi les amis de sa famille – et non sur Internet. Autre exemple, de risque surévalué : il y a plus de jeunes adultes qui deviennent accros aux jeux vidéos, que d’adolescents.

Il faut cependant avoir conscience de tous ces problèmes, pour pouvoir en discuter avec ses enfants. Un dialogue constructif demeure le meilleur remède à beaucoup de ces maux. Les parents ne doivent pas hésiter à prévenir même les plus jeunes qu’ils risquent de rencontrer sur Internet des contenus, des images « qui vont les mettre mal à l’aise » (inutile, à ce stade, d’en dire plus), que c’est normal d’être mal à l’aise, que ce n’est pas de leur faute et qu’ils ne doivent pas hésiter à venir en parler avec maman, papa ou leur enseignant.

Cet objectif de dialogue constructif ne doit cependant pas être un prétexte pour laisser tout notre petit monde faire n’importe quoi avec les nouvelles technologies. Il faut mettre en place les outils de protection proposés gratuitement par les FAI (Fournisseurs d’accès à Internet), les moteurs de recherche comme Google ou Yahoo!, et d’autres sites : logiciels de contrôle parental (encore appelés logiciels de filtrage), option de recherche « safe search » (qui permet sur Google et Yahoo! de bloquer les « contenus pour adultes »), logiciels empêchant l’envoi depuis un ordinateur de coordonnées personnelles (pour prévenir les tentatives d’approche par les pédophiles), etc.

Et de temps en temps, il ne faut pas hésiter à consulter l’historique du navigateur pour s’assurer que nos chères têtes blondes n’ont pas visité des sites qui n’étaient pas pour eux. La confiance n’interdit pas la surveillance. C’est même notre devoir de mères et de pères.

En résumé, mes intervention essayent de donner aux parents les éléments nécessaires pour qu’ils fassent à nouveau acte d’autorité dans un domaine où ils se sentent, trop souvent, dépassés par leur progéniture !