Category Archives: L’impact des images sur les enfants

Quel est l’impact des images violentes et pornographiques sur les enfants ?

Télé-réalité : «On fait croire aux enfants que "faire mal" ne fait pas si mal»

J‘ai été interviewé par Olivier Dumons, du Monde, sur l’impact de la télé-réalité, mais aussi des journaux télévisés, sur les enfants :

• Les programmes de télé-réalité rencontrent un énorme succès auprès des jeunes. Et ce, dès le plus jeune âge. Quels sont les risques d’un tel engouement ?

• Le prolongement de l’expérience télévisuelle sur les réseaux sociaux constitue-t-il un risque pour les enfants et les adolescents ?

• A quel âge un enfant est-il en mesure de regarder, seul, la télévision en général, et les journaux télévisés en particulier, qui n’échappent pas aux plus jeunes ?

Retrouvez mes réponses à ces trois questions sur le site du Monde , en dessous de l’interview de Nathalie Nadaud Albertini, sociologue des médias dont je ne partage pas du tout l’analyse, en particulier lorsqu’elle parle de «compétition non concurrentielle» (sic) :

www.lemonde.fr/culture/article/2013/04/12/la-tele-realite-en-questions_3158903_3246.html

Télé, ordi, jeux vidéo… : conseils pour les enfants du primaire

Je suis intervenu la semaine dernière à Modane (73), à la demande du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) et de la mairie de cette ville, sur le thème du bon usage des écrans : le jeudi dans la journée devant tous les collégiens et, le soir, devant les parents, les enseignants et les éducateurs ; le vendredi matin devant tous les élèves du primaire.

Les écrans peuvent constituer de formidables « fenêtres sur le monde ». Mais peuvent aussi poser un certain nombre de problèmes. Il faut en avoir conscience pour pouvoir, dès que possible, entamer un dialogue constructif avec ses enfants et prendre quelques mesures préventives.

Plusieurs professeurs des écoles m’ont demandé de publier les conseils que j’ai proposés pour les enfants de CP, CE1, CE2, CM1 et CM2, afin de pouvoir ensuite transmettre cette liste aux parents. La voici :

• pas d’ordinateur, de console de jeux ou de télévision dans les chambres des enfants. L’écran, quel qu’il soit, doit être dans une pièce commune où les parents peuvent voir ce qui se passe et réguler l’utilisation par les enfants ;

• l’idéal, à cet âge, est moins d’une heure – si possible une demi-heure – d’écrans (ordinateur ou jeux vidéo ou télévision) au total par jour ; les enfants du primaire doivent jouer, faire du sport, lire, se promener…

• votre enfant dit qu’il s’ennuie et réclame de pouvoir regarder la télévision ? Laissez-le seul quelques minutes et vous aurez la bonne surprise de le voir faire fonctionner son imagination pour trouver une occupation…

• pas d’écran (ordinateur, jeux vidéo, télévision…) le matin avant l’école ou le soir après le dîner. Les enfants sont très sensibles à l’énergie qui se dégage des images (enchaînement rapide des séquences, bande sonore plus forte, dispute entre les personnages d’un dessin animé…), l’emmagasinent et se retrouvent excités au début des cours ou au moment de s’endormir.

• ne laissez pas seul un enfant devant un écran : on ne sait pas ce qui peut lui faire peur. Par exemple, une scène qui nous semble tout à fait banale dans un dessin animé peut lui rappeler un mauvais souvenir et provoquer une forte émotion chez lui. Si un adulte ne se trouve pas à proximité, l’enfant ne pourra pas évacuer ses sentiments par la parole.

• respecter les pictogrammes et le bon sens ! Le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) a mis au point une classification pour indiquer si telle ou telle émission est visible par des enfants de tel ou tel âge. La classification PEGI propose des jeux vidéo adaptés à tel ou tel âge. Enfin, à titre personnel, j’estime que les enfants de moins de 11 ans ne disposent pas de la maturité intellectuelle et affective nécessaire pour regarder les journaux télévisés.

• prévenez vos enfants qu’ils peuvent rencontrer des contenus qui les mettront « mal à l’aise ». Que cela peut arriver à n’importe qui, que ce ne sera pas de leur faute et qu’ils ne doivent surtout pas hésiter à en parler à un adulte (parent, grand parent, enseignant…), là encore pour qu’ils puissent se libérer par la parole.

• enfin, n’oubliez pas de mettre en garde vos enfants contre la publicité. Par exemple, en les prévenant que « la publicité veut te faire croire que tu as besoin de cet objet pour être heureux, alors que ce n’est pas vrai. »

Ces conseils sont une synthèse des recommandations recueillies auprès des spécialistes (psychiatres, pédopsychiatres, sociologues, spécialistes des images…) interrogés lors de la rédaction de mes ouvrages consacrés à l’impact des écrans sur les enfants et parus aux éditions Télémaque :

Les enfants face aux écrans

Les 90 questions que tous les parents se posent : Internet, téléphone mobile, jeux vidéo

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Comment protéger ses enfants sur YouTube ?

Toutes les minutes qui passent 72 heures de nouveaux films sont ajoutées à YouTube, le célèbre site de partage de vidéos en ligne, propriété de Google.

Chaque mois, quatre milliards d’heures de vidéos y sont vus et un milliard de personnes* s’y connecte.

C’est un immense bazar où le pire côtoie le meilleur.

YouTube contient donc malheureusement des contenus inappropriés pour les enfants. Voici comment les en protéger (cliquez sur les images pour les agrandir) :

A – Si vous possédez un compte YouTube ou Google, nous vous conseillons de vous y connecter :

ActiverYouTubeSafeSearchA

 

 

 

ActiverYouTubeSafeSearchB

ActiverYouTubeSafeSearchC

ActiverYouTubeSafeSearch-D

Si plusieurs navigateurs (Firefox, Internet Explorer, Safari, Chrome…) sont installés sur votre ordinateur, vous devez effectuer ce réglage pour chacun d’entre eux.

B- Si vous ne possédez pas de compte chez YouTube ou Google, vous accéderez aux options suivantes :

 

ActiverYouTubeSafeSearch-G

 

 

ActiverYouTubeSafeSearch-H

Page mise à jour le 23 mai 2013

* visiteurs uniques. Sources : http://www.youtube.com/yt/press/statistics.html

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Facebook va encore plus mélanger publicités des marques et actualités de nos amis

Dans mon livre Facebook et vos enfants – Guide pratique : les 45 questions à se poser, j’insiste sur le fait que «Facebook est […] un bel outil qui facilite l’échange d’informations entre les internautes du monde entier […] Mais il faut se garder de tout angélisme : Facebook n’est rien d’autre qu’une entreprise commerciale. Son objectif est de nous faire consommer toujours plus.»

Je ne peux que confirmer mon jugement au vu de ce qui a été annoncé hier, à New York, lors du symposium Facebook consacré au marketing et à la publicité : les marques qui disposent d’une page sur Facebook pourront – moyennant finance, bien évidemment – diffuser leurs messages dans le fil d’actualité de leurs fans.

Ces derniers, qu’ils se connectent à Facebook à partir d’un ordinateur ou d’un téléphone mobile, verront donc des messages commerciaux s’intercaler entre les actualités publiées par leurs amis sur Facebook.


Je crains que beaucoup de jeunes ne fassent pas la différence.

Rappelons-nous que beaucoup d’entre eux ont déjà énormément de mal à distinguer publicités et résultats de recherche sur Google : une étude Pew Internet rappelle que seul un internaute sur six saurait toujours, sur un moteur de recherche, séparer publicités et résultats de la recherche !

J’aimerais bien savoir combien de jeunes internautes seront capables de ne pas confondre, parmi tous les messages qui s’afficheront sur leur fil d’actualité, les nouvelles de leurs amis et les « nouvelles » des marques !

Le document présentant les nouvelles fonctionnalités publicitaires de Facebook est téléchargeable ici : http://ads.ak.facebook.com/ads/FacebookAds/Premium_Guide_2.29.12.pdf


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Invité samedi à une table-ronde sur les images dans le cadre des Rencontres Internationales du cinéma de patrimoine de Vincennes

Lionel Tardif, délégué général des Rencontres Internationales du cinéma de patrimoine de Vincennes m’avait invité à participer samedi dernier, 30 janvier, à une table-ronde consacrée à « La violence des images dans l’audiovisuel : quel impact sur les jeunes ? » aux côtés de Fanny Abadi, psychothérapeute, directrice du Centre International d’Ethique de Montpellier, Didier Martiny, cinéaste, lauréat du Prix Henri Langlois, Nacer Khermir, cinéaste, lauréat du Prix Henri Langlois et Salim Mokkaddem, professeur agrégé de philosophie. Les débats étaient animés par Abderrahim Hafidi, producteur et journaliste, un des co-présentateurs et producteur délégué de l’émission Islam de France 2 diffusée tous les dimanches matin.

Lorsque l’historique du navigateur Internet trahit les parents

Extrait de la conférence que j’ai donnée le samedi 28 novembre dernier à la médiathèque de Lucé (près de Chartres – Eure-et-Loir) sur le thème des enfants et des nouvelles technologies.

La médiathèque de Lucé a eu la gentillesse de me faire parvenir l’enregistrement vidéo de mon intervention. Dans cet extrait, j’explique pourquoi les parents ont le droit d’aller, de temps en temps, jeter, discrètement, un coup d’œil sur l’historique du navigateur ou de l’ordinateur utilisés par leurs enfants. Il ne s’agit pas de « fliquer » sa descendance, mais de la protéger : « Confiance ne signifie pas absence de contrôle ». J’explique également quelle attitude adopter si l’on s’aperçoit que l’historique a été effacé. Inutile de sortir immédiatement l’artillerie lourde et d’exiger sur le champ des explications de vos adolescents… Ces derniers ont le droit de ne pas vouloir vous parler tout de suite d’un sujet qui les préoccupe. Les brusquer serait même contre-productif…

Surtout, ce chapitre sur l’historique constitue pour moi un prétexte pour parler d’un cas – de plus en plus fréquent – d’exposition des jeunes à des contenus inappropriés. En effet, l’historique marche dans les deux sens : beaucoup d’adolescents s’amusent à aller voir l’historique de leurs parents et en particulier de leurs pères. Et quand ils s’aperçoivent que leurs chers papas surfent sur des sites X, ils rient, invitent parfois leurs copains à venir voir les pages Web consultées par leur paternel, mais, au fond d’eux, ils en souffrent…

Je ne porte pas ici de jugement moral sur la pornographie : tout adulte est libre d’employer ses loisirs comme il le souhaite. Là n’est pas le problème. Ce qui me préoccupe est l’exposition des mineurs à la pornographie (rappelons qu’elle est interdite en France*). Les adultes qui se rendent sur ce genre de contenus doivent y penser et prendre la précaution d’effacer leurs traces.**

Ne nous y trompons pas : ce problème concerne tous les milieux sociaux. J’ai pu vérifier l’histoire suivante : un énarque, haut fonctionnaire dans un ministère parisien, avait ramené son ordinateur portable professionnel chez lui pour visionner de la pornographie. Son fils de 15 ans est passé derrière lui, a découvert le pot aux roses et a rameuté ses amis pour une bonne partie de rigolade. Mais au-delà du rire, bonjour l’image que ce père possède désormais auprès de son garçon ! Le pire est que l’histoire ne s’arrête pas là : notre énarque a rapporté son portable au bureau et a infesté tous les autres ordinateurs de son département. Un informaticien du ministère a dû travailler pendant plusieurs jours pour nettoyer tout cela. Notre haut fonctionnaire est ainsi devenu la risée de son service !

*«Le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d’un tel message, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur», dispose l’article 227-24 du code pénal.

** Lorsque l’option « navigation privée » proposée par les navigateurs Firefox, Google Chrome, Internet Explorer et Safari est activée, aucune trace n’est conservée sur l’ordinateur.

(extrait diffusé ici avec l’aimable autorisation de la médiathèque de Lucé)

Invité vendredi 20 novembre de l’émission Y’a une solution à tout sur Direct 8


Vendredi 20 novembre 2009, j’ai été invité, aux côtés, entre autres, de Christian Gauttelier, vice-président du CIEM (Collectif Interassociatif Enfance et Média) et de Françoise Laborde, membre du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), par Y’a une solution à tout, animée sur Direct 8 par Evelyne Thomas… Le thème de l’émission était : Sexe et Violence à la Télé : Comment Protéger ses Enfants ?


Parmi les conseils que j’ai donnés pour un bon usage de la télévision chez les jeunes :

• éviter la télévision au maximum (il vaut mieux que l’enfant s’ennuie et fasse travailler son imagination) ;

• installer les écrans (télévision, ordinateur, jeux vidéo…) dans le salon ou une autre pièce commune placée sous la surveillance des parents (surtout pas de télévision dans les chambres) ;

• ne pas laisser des enfants de moins de cinq ans seuls devant un écran (car on ne sait ce qui peut leur faire peur) ;

• pas de télévision le matin avant de partir à l’école (pour que l’enfant n’arrive pas « déconcentré » en classe) ;

• pas de journaux télévisés pour les moins de 11 ans (ce sont des images qui ne laissent pas de place à l’interprétation, à l’imagination…) ;

• encadrer l’utilisation de la télévision (par exemple, un dessin animé par jour pour les moins de neuf ans) afin que cette «merveilleuse fenêtre sur le monde» demeure une activité comme une autre, au même titre que la lecture, les sorties en famille, les copains…

• enfin, respecter la « loi du plus petit » : les émissions regardées en famille doivent pouvoir être vues par le plus jeune des enfants présents à ce moment-là.


Five years of commitment to improve kids’ Digital and Screen Literacy

One of the topics I cover with great interest, as a journalist and as the father of two sons and a daughter, is « children and the digital worlds ».

The Digital Worlds can bring content of great value to the lives of our kids. For example, the Internet provides immense quantities of useful information.

But the Digital Worlds, as the mirrors of human activities in the real world, can be the places of unwanted encounters. A child who isn’t seeking objectionable content can come across it inadvertently or someone may deliberately force such content upon him.

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That is the reason why I published a book in 2004 entitled « Children in front of the screens: pornography, the real violence », with a preface by Dr. Aldo Naouri, a famous French pediatrician.

After this publication, I was part of the French Government’s Interdepartmental Working group on Internet and Kids’ Safety, in 2005.The written contribution I prepared within the framework of this working group was: « Filtering software and parental control: an incentive for the development of 100% reliable products ».

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In December 2006, I sent a letter to the 577 French MPs asking for a better protection of children online. After reading my mail, four MPs immediately requested clarification from the Head of the French Department in charge of Family Policy (ministre de la Famille).

In January 2007, I gave a lecture before the Head of the French Department in charge of Youth and Sports (ministre de la Jeunesse et des Sports): « Is there an impact of pornography on young people? « .

In June 2007, I submitted various proposals for a safer Internet to the Unit E-6 (eContent and Safer Internet) of the Directorate-General for Information Society and Media of the European Commission.

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In January 2008, I published a book entitled « The 90 questions all parents are asking themselves about mobile phones,the Internet, video games… » to help families with the uses of online technologies by children (see http://www.nosenfants.fr – it’s in French, sorry!). As far as I’m aware of, this book is unique in France: it is the only one to address all aspects of new technologies and to give parents easy to implement pieces of advice.

In this book, I raise, among other issues, a problem that concerns all families, worldwide: the control tools currently available to families are not powerful enough.

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In July 2008, I created a Linkedin group about kid’s safety in the digital worlds (see http://www.kids-safety-in-the-digital-worlds.com/).

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In August 2008, I met with an adviser of the Head of the French Department in charge of Family Policy (ministre de la Famille) to ask for a better protection of children online.

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In March 2009, I met with a French MP to ask for a better protection against overtaxed SMS: in France, adolescents are easily misled by television, ads on TV, radio or in newspapers, which propose them to send overtaxed SMS from their mobile phones to support their preferred candidates, to buy new ringtones or to know the names of their next gril/boy friends.
As the legal information (cost of service, number of SMS messages to send…) are running very fast or written in so small letters that they are barely readable, adolescents do not realize what they spend: until € 3 surcharge per SMS (plus SMS cost charged by their mobile operators).

These services represent a real windfall for the publishers and for the mobile operators (in 2008, they have received more than 261 million euros) and important expenses for families.

I want French MPs to force mobile operators to offer families a free option to block the sending of overtaxed SMS.

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In March 2009, I created a Linkedin group about Digital and Screen Literacy for Children (see http://www.digital-literacy.info ).

Digital and Screen Literacy is the ability to use new technologies (computer, mobile phone, the Internet, video games, virtual worlds…) to locate, organize, understand, evaluate or create information and videos.

Digital and Screen literate children will be able to communicate and work more efficiently on the Internet and in a world of screens.

I was drawn to digital and screen literacy from watching children: when they use a search engine to find information on the Web, the first results they look at are the links containing videos, then the ones with pictures; the ones which are text only are looked at last. And when they are as young as eight or nine years old, they make videos, which they upload on Youtube.

That’s just the beginning. Everywhere we look, we see screens. Digital-display manufacturers produce one new screen each year for every human on earth. With the advent of electronic ink, screens will be on any flat surface. The tools (cameras, softwares…) for screen fluency will be built directly into these ubiquitous screens.

Our children need to be prepared for a new culture: new distribution-and-display technologies are pushing books aside and catapulting images to the center of the culture.

Digital and screen literacy should be defined as teaching children to communicate visually but also to be skeptical about sources of information online. The goal is no less than defining education in the digital and screen age.

Children will have to be screen fluent. They will communicate not just with words, but also visually. They need to master the tools of creation (megapixel phone cameras, Photoshop, iMovie), which are quickly reducing the effort needed to create moving images. The ease of making video now approaches the ease of writing.

Children will have to view media critically, in order to defend themselves against the powers of advertising, manipulation, and political persuasion… In an increasingly visual world, anyone with a laptop, Web connection and camera can be a producer of media. As moving images become easier to create, easier to store, easier to annotate and easier to combine into complex narratives, they also become easier to be manipulated by the audience. Children need to understand how what they see and watch is created (and can be manipulated) as much as they need to understand plain old reading, writing and arithmetic.

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At the invitation of parents associations, local administrations, associations for the defense of children and social organizations, I have given about seventy lectures for the parents on the theme of children and the new technologies.

Sextos : il faut apprendre à nos enfants à maîtriser leurs images.


« Les adolescents de plus en plus victimes des dérives du sexting« , titrait le quotidien Le Monde le 19 août dernier.

Voici plusieurs mois que j’évoque, au cours de mes conférences devant les parents d’élèves (voir le site www.lesconfs.net), le problème de ces échanges de photos dénudées entre mineurs par messageries instantanées ou par téléphones portables (les « sextos »).

Devant les parents, j’insiste, à ce sujet, sur un point : il faut apprendre aux enfants, dès qu’ils sont tout petits, à maîtriser leurs images. Nous adorons prendre nos enfants en photos et cela est bien normal. Mais lorsque nous le faisons, nous leur demandons rarement si la photo leur plaît et s’ils acceptent que nous la gardions.

En fait, dans l’idéal, il faudrait, dès qu’ils sont en âge de comprendre et de s’exprimer, leur montrer chaque photo numérique, leur demander si elle leur convient, s’ils acceptent que nous la conservions ou que nous l’envoyons à « grand-mère ».

Ainsi, – m’avait expliqué le psychiatre Serge Tisseron lorsque je l’avais interviewé pour préparer Les 90 questions que tous les parents se posent : téléphone mobile, Internet, jeux vidéo… -, l’enfant fera l’acquisition d’un sentiment de propriété sur son image, apprendra éventuellement à refuser la diffusion de sa photo et si plus tard son/sa petit(e) ami(e) lui demande de le photographier dans des moments intimes, il saura dire… « non ».